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Football aux JO 2024 : en Espagne, la loi oblige les clubs à « libérer » les footballeurs

L’équipe de France masculine de football est en finale des Jeux olympiques et elle n’a pas eu besoin de loi pour y arriver. Vendredi, les Bleus affrontent l’Espagne avec sa qualité de jeu, son palmarès à rallonge dans les catégories de jeunes et son article 66 de la loi sur le sport adoptée le 30 juin 2013, et réformée le 30 décembre 2022. Quand Thierry Henry a usé son forfait téléphone pour convaincre des clubs – même français – à libérer ses joueurs pour ce tournoi olympique, son homologue, Santiago Denia, a eu l’esprit beaucoup plus tranquille.
En effet, si le Real Madrid peut empêcher ses « étrangers » de participer à la fête olympique (comme Eduardo Camavinga, Ferland Mendy, Aurélien Tchouaméni et son nouvel employé, Kylian Mbappé), le club le plus titré d’Europe a pour obligation de laisser ses Espagnols à disposition de la Roja, même dans un tournoi organisé hors date FIFA. L’article 66 du texte précise que « les entités sportives doivent mettre les membres de leur personnel à la disposition de la fédération sportive espagnole correspondante pour la formation des équipes nationales ». En cas de « manque injustifié aux convocations » les clubs concernés peuvent même se voir infligés des amendes allant de 3 000 à 30 000 euros et risquent une suspension de licence, d’une durée de deux ans minimum.
Lors des Jeux olympiques de Tokyo, à l’été 2021, c’est grâce à cette loi que le coach Luis de la Fuente avait pu contraindre le FC Barcelone de libérer sa pépite, Pedri, désormais star du football espagnol. « Nous avons la chance que les clubs espagnols aient l’obligation de céder les joueurs pour les Jeux », avait déclaré à l’époque le sélectionneur olympique, vainqueur de l’Euro en juillet avec les A. Avec Pedri, l’Espagne avait ramené un titre de vice-champion olympique du Japon. Mais depuis trois ans, le Barcelonais enchaîne les blessures, une fragilité souvent justifiée par son très énergivore enchaînement Euro-JO de l’été 2021. D’ailleurs, Santiago Denia n’a pas usé de cette loi pour obliger Lamine Yamal, 17 ans, à prolonger ses devoirs de vacances en France après son Euro exceptionnel, marqué par son formidable but égalisateur contre les Bleus de Didier Deschamps, le 9 juillet en demi-finales.
Mais même sans l’attaquant du Barça, le sélectionneur de la Roja ne s’est pas fait des nœuds au cerveau pour former son groupe à la différence d’un Thierry Henry, qui a enchaîné les refus. Une loi à « l’espagnole » aurait peut-être facilité la tâche du sélectionneur. C’est dans ce sens que l’ancien député Les Républicains, Pierre-Henri Dumont a déposé une proposition de loi début juin. Amateur de football et supporteur du RC Lens, l’élu du Pas-de-Calais n’avait pas manqué de remarquer le refus du rival lillois de libérer trois de ses joueurs. « Aucun dispositif légal n’oblige les clubs à mettre à disposition leurs sportifs, créant non seulement une déception chez les joueurs frustrés de ne pas pouvoir représenter leur pays lors d’un événement à portée planétaire, mais aussi une incompréhension chez les acteurs du monde sportif », développait-il à l’époque.
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